Guider vers de nouvelles voies
Monique Goldschmit, propriétaire de Velosophie et guide certifiée dans la Grande Région
Monique Goldschmit trouve tout à fait normal d'avoir recours au vélo pour se rendre de A à B. Et quand le vélo n'est vraiment pas une option, elle a recours au covoiturage. Son amour du vélo ne date pas d'hier. "En 1989, j'ai quitté la Moselle pour m'installer en ville. Mon lieu de travail se trouvait à seulement deux kilomètres. Mais y aller en bus était compliqué et prenait beaucoup de temps, alors j'ai opté pour le vélo. À l'époque, nous n'étions pas encore très nombreux à nous déplacer à vélo, nous nous croisions ainsi souvent à différentes heures et à différents endroits. C'était génial."
C'est en changeant de carrière, donc en quittant le secteur financier pour se tourner vers l'environnement, que Monique est tombée sur la "Lëtzebuerger Vëlos-Initiativ ASBL" de l'époque, connue aujourd'hui sous le nom de "Pro Velo". Monique, qui en est d'ailleurs maintenant la présidente, se souvient: "Ils avaient une offre pour partir en vacances à vélo! J'ai bien entendu sauté sur l'occasion. Ça m'a tellement plu que je m'y suis par la suite engagée comme bénévole. Après cette fantastique expérience, je me suis mise à organiser 4 à 5 voyages par an et je suis également entrée en contact avec des agences de voyages à vélo à l'étranger. À un moment donné, j'ai eu le déclic : une telle agence de voyages à vélo ne pourrait-elle pas fonctionner ici aussi, au Luxembourg ?"
La première étape a été un congé sans solde. Après une série de formations et de stages à l'étranger, Monique était prête, à 40 ans, à se lancer en tant qu'indépendante sur le marché des voyages à vélo: "Ce n'est pas que je n'aimais pas mon travail à l'époque, mais je voulais sortir du bureau, sortir tout simplement et faire bouger les choses! Le succès de "Velosophie" ne s'est pas fait attendre, et mes tours ont été sollicités. Grâce à mes contacts, j'ai pu créer de nouveaux parcours, par exemple à destination de fermes bio ou consacrés à la découverte de la nature. Au bout de trois ans, j'ai décroché le prix Etika. Ce contact a également permis la mise en place de nouveaux circuits dans le cadre de projets d'Etika. L'année prochaine, nous devrions avoir atteint la cinquantaine de randonnées à vélo."
Monique compte désormais une fidèle clientèle, qui représente 70 à 80% de ses clients et qui ne cesse de grandir: "Ces trois dernières années, un nouvel élan s'est fait sentir. Nous avons de plus en plus de nouveaux clients qui s'intéressent aux excursions journalières ou aux vacances à vélo. C'est particulièrement gratifiant, car il faut sans cesse relever de nouveaux défis."
L'idée de se considérer comme une héroïne du climat n'est jamais venue à Monique. Mais: "Une chose est claire pour moi: je refuse d'organiser des voyages en avion! Je me limite aux voyages à vélo ou aux randonnées. J'ai toujours tenu à rester en petits groupes, à loger dans de petites pensions ou à me restaurer dans des exploitations familiales. J'y attache une grande importance, car je trouve que c'est beaucoup plus agréable et convivial. Voyager à vélo est différent, car on ne prend pas le départ à l'aéroport. Le voyage commence sur le trajet même.
C'est le début de l'aventure ! Je ne me projette pas non plus sur une destination toute faite, mais intègre plutôt le parcours qui y mène dans mon voyage. Évidemment, tout ne passe pas toujours sans accroc, surtout quand on rate son train par exemple. Mais on finit toujours par trouver des solutions originales, qui permettent de tracer des chemins nouveaux et inédits et qui livrent une riche matière à histoires. Et ainsi, beaucoup d'aventures à raconter."