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Faire face au « deuil climatique » – Renelde Pierlot
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Faire face au « deuil climatique » – Renelde Pierlot

Renelde est bien établie dans le milieu du théâtre au Luxembourg. Comédienne de formation, elle est également active en tant que metteuse en scène et professeur. Ses nombreuses activités lui ont permis de se forger une vision globale de ce domaine. Dans le contexte du changement climatique, elle s'est fait remarquer avec son ASBL "Les Frerebri(des)" par leur création Robert(s)", une pièce de théâtre sur le thème de l'écologie.

"Nous nous sommes penchés sur la réduction de notre empreinte carbone et avons cherché à intégrer ce défi dans notre démarche de création artistique. Nous souhaitions avoir la plus petite empreinte carbone possible, tout en ayant un impact social maximal. C'est pourquoi les costumes et les décors, entre autres, ont été fabriqués à partir de matériaux recyclés. L'équipe a par ailleurs été encouragée à recourir autant que possible aux transports publics entres autres pour transporter le décor et le matériel d’un lieu à l’autre. Même le public a dû prêter main forte: installés sur des vélos, les spectateurs ont dû pédaler pour produire l'électricité nécessaire à l'éclairage du spectacle. Nous sommes même allés jusqu'à mobiliser une chorale afin d'augmenter l'impact social et d'associer le plus de personnes possible à la thématique. De toute évidence, le constat qui s'impose est que si nous voulons utiliser moins d'énergie fossile, nous avons besoin de plus d'énergie humaine. Nous devons prendre le temps nécessaire pour tout remettre en question et aboutir à des solutions réelles".

Le projet en détail :

Pour pouvoir mettre en œuvre une telle pièce de théâtre de manière crédible, Renelde a mené des recherches intensives : "Ce dont j'ai pris de plus en plus conscience, c'est que même si les informations sur les enjeux environnementaux sont accessibles à tous, beaucoup de gens ne sont pas du tout informés. Tu pars du principe qu'ils le sont, car il s'agit là de questions fondamentales pour l'avenir de chacun d'entre nous, mais non. Ce constat m'a fait tomber dans une sorte de dépression et j'ai dû me confronter à mon 'deuil climatique'. J'ai notamment été frustrée de réaliser que des publications des années 70 et 80 avaient déjà prédit et mis en garde sur de nombreux aspects. Cette intense réflexion a entraîné des réactions émotionnelles: rejet, tristesse, colère, acceptation... Je me suis retrouvée dans une spirale d'émotions. Je veux moins produire et quand je le fais, je veux produire plus efficacement. Or, tout est question de budget. Mais recycler ne revient pas à moins dépenser, bien au contraire. L'upcycling est lié à un plus grand engagement humain, donc à des coûts supplémentaires. Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Le défi le plus important est sans doute le public de la salle de théâtre, qui a la plus grande empreinte carbone. Mais on finit toujours par trouver une issue et par tomber sur des personnes dont les idées vous inspirent et vous embarquent ! J'espère que le monde du théâtre continuera à bénéficier du soutien nécessaire, notamment dans la phase de recherche. Car, à travers notre forme d'art, nous avons plus que jamais pour mission de tendre sans cesse un miroir vivant et contemporain à la société."

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