Quel est son rôle et quel est le rapport entre la place financière du Luxembourg et le climat?
Depuis de nombreuses années, le Luxembourg est un précurseur en matière de finance durable, et la place financière fait partie des premières places à avoir développé et fixé par écrit les concepts de durabilité grâce à une stratégie : la Sustainable Finance Strategy (LSFS). En 2007, les premiers titres verts au monde ont été émis par la Banque européenne d’investissement (BEI) à la Bourse de Luxembourg. En 2016, la Bourse de Luxembourg a instauré le Luxembourg Green Exchange (LGX), première plateforme dédiée aux titres durables.
À l’heure actuelle, le LGX répertorie plus de la moitié des obligations vertes du monde. En tant que place financière aussi expérimentée dans le domaine, le Luxembourg peut exercer une grande influence quant au développement d’une finance durable sur le plan mondial. Même si cela ne saute pas directement aux yeux, la finance durable constitue un outil significatif pour promouvoir une économie plus écologique.eur avis dans le cadre d’une consultation publique. Le PNEC peut être actualisé à tout moment pour refléter la situation actuelle et les exigences de l’UE. L’actualisation du PNEC 2021-2030 sera clôturé d’ici 2024.
De façon simple, on pourrait dire que la finance durable consiste non seulement à prendre en compte les rendements financiers et la sécurité mais aussi à veiller à ce que les décisions d’investissement et de financement des entreprises reposent aussi sur des critères sociaux, environnementaux et de gouvernance.
Quiconque se rend normalement à la banque pour placer son argent veille à la gestion des risques et aux bons rendements financiers potentiels. En ayant recours à la finance durable, les clients peuvent désormais aussi en même temps contribuer à la protection de l’environnement et du climat. L’argent placé par les clients est utilisé par les établissements financiers pour être injecté dans des entreprises vertes. Dans le cas de produits financiers verts, l’argent n’est investi que dans des entreprises et des projets qui contribuent à la protection de l’environnement et du climat et qui encouragent les facteurs sociaux, comme des entreprises spécialisées dans la construction durable ou dans l’éco-mobilité, l‘agriculture durable, des projets de mobilité innovants et des projets pour assurer la protection des espèces.
La durabilité n’a pendant longtemps joué aucun rôle significatif dans le domaine de la finance, même si déjà avant 2015, il existait des initiatives isolées en la matière. Mais depuis 2015, avec l’adoption de l’accord de Paris et de l’Agenda 2030 de l’ONU comportant 17 objectifs de développement durable, il existe un nouveau consensus international qui prend en compte à la fois les rendements financiers et des critères de durabilité aux niveaux économique, social et écologique. Cette constation ainsi que d‘autres indiquant qu’en raison des changements climatiques, des changements dans le domaine de la finance sont aussi d’urgence indispensables, ont conduit à l’exploration de nouvelles pistes aux niveaux national et international. La finance durable représente une opportunité pour rediriger les flux financiers mondiaux depuis des investissements nuisibles aux niveaux social et environnemental vers des projets innovants et durables aux niveaux écologique et social, et rendre ainsi l’économie plus équitable et respecteuse de l’environnement.
Par ailleurs, divers plans et stratégies ont été élaborés non seulement au niveau national, mais également aux niveaux européen et mondial, pour mettre en œuvre les principes et objectifs de l’accord de 2015. En 2018, un premier pas pour l’établissement d‘une finance durable a été franchi grâce au plan d’action de l’UE pour financer une croissance durable.
Ce plan repose sur trois piliers :
• la réorientation des flux de capitaux vers des investissements durables,
• la prise en considération de la durabilité et de la gestion des risques,
• la promotion de la transparence et de la pérennité.
En 2018, la « Luxembourg Sustainable Finance Roadmap » (feuille de route luxembourgeoise sur la finance durable) a été publiée par le gouvernement luxembourgeois en collaboration avec les Nations Unies (le progranne des Nations unies pour l’environnement, le PNUE). Cette feuille de route doit servir de base pour définir une stratégie globale pour la finance durable afin d’atteindre les objectifs de l’accord internationl et présente des recommandations sur les procédés pour y arriver. Parmi ces recommandations, on retrouve la création d’une association qui promeut la finance durable au Luxembourg.
Puis, en 2020, la Luxembourg Sustainable Finance Initiative a été lancée. Il s’agit d’une association qui regroupe des experts en durabilité et en finance durable et qui constitue un centre de coordination pour rassembler les différentes parties prenantes de ces domaines. La coprésidence est assurée par le ministère des Finances et le ministère de l’Environnement, du climat et du développement durable. Outre la coordination, il existe d’autres missions importantes comme faire avancer le Luxembourg dans le domaine de la finance durable, établir le pays comme centre de la finance durable et promouvoir des initiatives durables dans le secteur financier. À cette fin, le LSFI doit développer une stratégie dans laquelle les activités déjà mises en œuvre doivent être en ligne avec les recommandations de la feuille de route.
La stratégie « Luxembourg Sustainable Finance Strategy » (LSFS) a été élaborée et lancée en 2021 par la « Luxembourg Sustainable Finance Initiative » (LSFI), par des représentants du gouvernement, de l’agence pour le développement de la place financière « Luxembourg for Finance » (LFF) et du Conseil supérieur pour le développement durable (CSDD). La première partie de la stratégie porte sur une plus forte intégration de la durabilité dans la culture financière du pays, sur l‘encouragement des institutions, investisseurs, organismes et prestataires publics à continuer dans cette voie et sur le développment du rôle du Luxembourg en tant que centre international de la finance durable. La deuxième partie est un plan d’action pour la LSFI. Cette association doit coordonner la mise en place de la stratégie et servir d’interlocuteur central pour tous les acteurs et initiatives.
Le plan d’action de la LSFI repose sur trois piliers :
1. Promotion et sensibilisation : c’est-à-dire la promotion des initiatives et l‘intégration de la durabilité au secteur financier luxembourgeois.
2. Libération du potentiel : grâce à la création d’une plateforme d’échanges des connaissances et des expériences.
3. Mesure des progrès : collecte et analyse des données sur le secteur financier pour mesurer les progrès réalisés en matière d’intégration de la durabilité.
Dans le cadre de cette stratégie, les objectifs de ces piliers sont fixés. Par le biais de ces objectifs, le travail de la LSFI et le développement de la finance durable sont examinés régulièrement et peuvent, le cas échéant, être améliorés.
Lors de l’élaboration de la stratégie, il faut veiller à ce que les recommandations et objectifs soient conformes aux plans et accords qui existent déjà en matière de durabilité, notamment l‘accord de coalition 2018-2023 et le plan pour le dévelppement durable ainsi que le plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC). En outre, la stratégie doit contribuer à atteindre les objectifs internationaux de l’Agenda 2030 et de l’accord de Paris.